dimanche 25 juillet 2010

Au bonheur de l'urgence, ton guide.

Je suis au Cap-Ferret. Chez moi. Il est quasiment une heure du matin et le bruit des touches du clavier de mon ordinateur portable sont les seuls sons qui parviennent à mon oreille. Enfin, je devrais dire mes oreilles vu qu'il m'en reste encore deux. Malgré ces claquements rapides et assez violents que font mes deux index sur ces petits pavés de plastique noirs, quelques notes assez fines, provenant d'une douce mélodie charment ma deuxième oreille. Il s'agit de Noah and the whale, groupe anglo-saxon qui depuis quelques jours tourne en boucle sur ma platine (je vous ai déjà parlé de ma platine ?). Très précisément depuis que j'ai vu la formation susnommée au Latitude festival, en plein coeur de l'Angleterre et je pense qu'il est grand temps de revenir sur ce feuilleton haletant qui a occupé mes quelques (et trop rares) jours de vacances du mois de juillet.

Vous connaissez sûrement les différents protagonistes de cette histoire, mais permettez moi de réintroduire Charlotte A., 29 ans, sale caractère et souhaitant arriver à pisser debout, David Z., 28 ans, à qui il ne faut surtout rien confier et bien sûr Fred n°1 (28 ans) et Marcello Proust (âge inconnu), toujours là pour sauver les meubles.

Juin 2010.

Marcello "Hé les gars ça vous dirait de se refaire un truc tous ensemble là cet été, je sais pas moi un festival ou le tour du monde en hélicoptère ou je sais pas le concert de Dick Rivers à Maubeuge ?!"

David et Fred "Ah ouais, ya quoi comme festivals de coolos ?"

Marcello "bah chais pas, on a qu'à mater ça sur internet"

David et Fred "alors ya un truc en Suède, un truc en Allemagne et le Latitude festival en Angleterre"

Tous "putain ouais le la Latitude c'est génial la progra puis un festoche en Angleterre ça le fait, banco !!"

Tous "et bordel de m***** c'est complet les cocos ça pue du postérieur de derrière! ya des billets mais à un million de livres ! ils se font pas chier les mecs quand mecs . Bon, on passe au plan B".

Marcello " c'est quoi vos dates de dispo ?"

Charlotte "voyez ça avec David, je délègue"

Fred " moi à partir du 13 Juillet c'est bon"

David " alors moi je peux entre le 3 juillet à 12h et le 4 à 8h ou bien entre la pleine lune et le solstice ou sinon sûrement autour de mi-juillet"

Fin Juin 2010.

Marcello "bon, le plan en Suède ça coute un million d'euros, en Allemagne c'est bourré de nazis, et si on faisait quand même le Latitude là, on y va tous en caisse ça limite les frais, tant pis si on paie le pass chéros..."

Fred "moi je suis d'accord"

Marcello et Fred "David ?"

Début Juillet 2010.

Marcello et Fred " David ?"

Marcello "bon le festoche c'est entre le 16 et 18 juillet, sans foutre la pression faudrait pas méga traîner là"

Fred "bin oui je suis d'accord mais les deux boulets là ils donnent aucune nouvelle. Moi je suis d'accord pour partir du 13 au 22 et puis en plus du festoche se balader en Angleterre"

David " Ah salut les gars, alors on fait quoi ? la Suède ?"

Marcello et Fred "boulet!"

David " Alors nous à cause du chaton, de la maison, des mouches, de la réforme des retraites et de la burka, on peut partir que maximum 5 jours"

Marcello " ah bin super, bon esprit ! on a qu'à y aller en avion du coup! bon on se capte lundi et on achète tout ça ensemble"

Lundi 5 Juillet.

Marcello "Bip"

Fred "Bip"

David "Bip"

Marcello "Bon David, c'est toi qui achète les 4 billets de festival, c'est plus simple si ya un seul colis. Par contre c'est mille livres"

David "ok, ok... je fais livrer où ? normalement c'est UPS et ça livre sous 48 heures"

Marcello "bah fais livrer au bureau de mon père, ya toujours quelqu'un et puis on est sûr de le récupérer"

David " ouais non je préfère le faire livrer à Carcassonne, vu qu'on y sera pas et que les livreurs trouvent l'adresse une fois sur mille, c'est plus sûr"

Marcello "Ah ouais, super idée.. Bon passons aux billets d'avion maintenant. je suis connecté sur British Airways et Easy Jet là, bon c'est clairement le low cost le moins chez même si je déteste. ça vous va les zigotos ?"

David "bin nous on part de Carcassonne et on peut se retrouver là bas"

Fred "bon j'ai un tarif à 107 € là, ça me parait bien, ça me va"

Marcello "ok c'est bon alors pour les résas".

Jeudi 8 Juillet. Burger Party.

Marcello et Fred " alors les gars c'est bon vous avez les places ?"

David et Charlotte "non, toujours rien mais ça devrait arriver demain"

Marcello et Fred "mais vous y serez demain à Carca ?"

David et Charlotte "ah merde, non..."

Lundi 12 Juillet. J-1

Marcello "Allo David, ouais, c'est bon là pour les places ?"

David "putain non toujours rien"

Marcello " c'est une blague ou quoi ? putain appelle UPS !!!"

David "Bon alors j'ai eu UPS, ils ont pas trouvé la maison, les places sont reparties à Montpellier"

Marcello "et ils te les amènent en urgence là j'espère !!!!!"

David "ah non, soit je vais les chercher demain matin soit ils essaient de me les amener"

Marcello "David, tu sais que demain on part à midi"

David "ouais ouais je sais"

Mardi 13 Juillet. jour du départ. 2h avant le vol.

Marcello "bon mon sac est pret, je vais appeler David, j'espère que c'est bon là pour les billets"

Fred "ouais appelle le et au fait tu me diras combien je te dois"

Marcello "combien tu me dois, comment ça ?"

Fred "bin pour mon billet d'avion"

Marcello "comment ça ton billet d'avion ?"

Fred "bin celui d'aujourd'hui là, pour Londres"

Marcello "t'es en train de me dire que t'as pas de billet pour le vol de dans deux heures qu'on doit prendre ensemble pour aller passer les vacances ensemble ?"

Fred "non ! je pensais que tu me l'avais pris, putain allons vite sur internet"

Marcello "ouf! il en reste par contre bon, hein ils sont pas gratos..."

H-1

Marcello et Fred " Allo David, dis moi que vous avez les billets"

David "non je te le dis pas en revanche on est en route pour l'aeroport"

Marcello et Fred "bon. super. organisation du tonnerre. on se retrouve à Londres."

Mardi 13 Juillet. Entre Londres Stansted airport et Maidenhead.

Marcello "bon vous avez bien conscience qu'il est 19h et qu'on a aucune nouvelle des billets là. David, on peut appeler UPS ?"

David "bon déjà j'ai besoin d'une connexion internet pour retrouver la référence"

Marcello "tu l'as pas notée ??????????????????"

David "si, sur internet."

Marcello "..."

30 minutes plus tard.

Marcello "bon, les places devraient être à Maidenhead chez Tobias au plus tard vendredi matin 9h"

Fred "c'est le jour de début du festival"

Marcello " ouais je sais mais bon, on a pas vraiment le choix"

Mercredi 14 Juillet.

David "tiens, j'ai un mail du site de vente des places, ils disent que ya un problème et qu'il faut les contacter"

Marcello "ah bon, merde, moi qui croyait que tout allait bien et qu'on avait les places! ...."

Jeudi 15 Juillet.

David " j'ai un nouveau mail. il faut contacter UPS au plus vite, les places sont perdues"

Vendredi 16 Juillet. 9h30.

Toujours rien.

David "ah ils me disent que les places vont etre livrées aujourd'hui à Carcassonne. Moi je dis on peut tenter de rentrer sans billets."

10h45. Ding Dong. UPS "please sign here"

....


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samedi 3 juillet 2010

Les brochettes, ça fait un peu été

Et l'été c'est un peu le milieu de l'année. Du coup, quand on mange des brochettes, qu'on boit du rosé et, apparemment, quand on mange de la confiture de reines claudes, c'est qu'on arrive en juillet, qu'il fait huit mille degrés, que le ventilateur tourne en permanence et que je passe plus de temps à me rafraîchir dans la piscine qu'autre chose. Water glande que ça s'appelle.

Mais c'est aussi le moment, où sans faire un bilan définitif car Dieu sait que la rentrée et l'automne sont riches en découvertes et sorties, de faire un petit retour sur les disques du semestre de printemps comme on l'appelle à la fac. C'est quand même bizarre de dire semestre, ça dure 12 semaines, exams compris mais bon, ça serait que moi l'année s'appelerait vacances.

Bref, de manière assez brutale et sans explication, je balance mes dix albums préférés actuels de 2010 et pis ça s'ra tout. Gavé péremptoire. C'est pas faux et c'est brochette que je comprends pas.

1/ The Tallest Man on Earth - The Wild Hunt
2/ The Go Find - Everybody knows it's gonna happen
3/ She & Him - Volume 2
4/ Seabear - We built a fire
5/ Broken Bells - Broken bells
6/ Allo Darlin' - Allo Darlin'
7/ Lilly Wood & the Prick - Invicible Friend
8/ The National - High Violet
9/ Angus & Julia Stone - Down the way
10/ Avi Buffalo - Avi Buffalo


Je me dis aussi que je peux faire pareil avec les films, même si je suis pas allé au ciné depuis quelques semaines, faut dire aussi que c'est un peu la période de jachère cinématographique là!!

1/ Soul Kitchen
2/ The Ghost Writer
3/ Bliss
4/ L'arnacoeur
5/ I love you Philip Morris
6/ In the air
7/ Shutter Island
8/ Kick Ass
9/ Une éducation
10/ Fantastic Mr. Fox

à suivre donc en voyant qui sera détrôné ou qui remontera éventuellement dans le classement après un peu de recul....




lundi 28 juin 2010

Bienvenue au blog

Suite à vos nombreux messages me réclamant, avec plus ou moins de gentillesse (et certain me proposant même des échanges de type coïtal), je me sens obligé de reprendre la rédaction d'articles qui paraissent aux yeux de certains nécessaire à une avancée tant sociale que culturelle.
Et surtout la réponse à la question, qu'ai-je bien pu faire ces dernières semaines ?

Que la chose soit dite, on peut d'ores et déjà éliminer l'hypothèse suivant laquelle je suis parti en Afrique du Sud supporter l'Equipe de France : il était clair que partir en sachant que j'allais rester 5 jours ne m'enchantait guère. Certains savent que j'ai fait un petit passage éclair en Espagne, où la photo ci-dessous témoigne de ma participation assidue et intéressée à la fameuse conférence Functional Analysis in Valencia (FAV2010 pour les intimes).


En fait si, parlons-en un peu de Valence, car le temps mis à ma disposition dans cette jolie région d'Espagne du Sud-Est m'a permis de lire sur la plage un livre que j'avais acheté quelques mois plus tôt, lors d'une rencontre chez Mollat avec l'auteur, qui bien que très intéressante fut abrégée par la nécessité d'acheter une pizza pour l'enlgoutir en moins de temps qu'il ne faut pour se rendre compte que les maths, c'est pour les cons.
Ce roman c'est Bienvenue au club, par Johnathan Coe et c'est le premier volet d'un diptyque (et hop, un nouveau mot ajouté à votre vocabulaire, gavé de points pour vos soirées scrabble) qui raconte l'histoire d'un groupe de jeune gens dans le Birmingham des années 70, avant l'arrivée de Maggie Thatcher et l'excellente chanson de Renaud et ensuite (dans le second volet - Le cercle fermé) dans l'Angleterre de Tony Blair et des années 2000 quand tous les personnages auxquels on s'est très vite attaché sont devenus ce qu'ils sont devenus, en accord ou non avec leur idéaux de jeunesse. Si le premier volet est porté par l'humour et l'ambiance des années lycées, où l'auteur a réussi à se délester des clichés du genre, la suite est nettement plus dramatique et donne une impression de mélancolie jusqu'aux toutes dernières lignes qui ne peuvent que rester pendant longtemps dans l'esprit du lecteur tant cette fable, que dis-je cette fresque est réussie.
L'anglophile avisé pourra, lors de la lecture de cette oeuvre incroyable, mettre en fond sonore l'album de Pulp His'n'hers, parfaitement adapté à l'ambiance du récit.
On peut continuer à parler lecture mais avec cette fois une déception; le dernier bouquin de Michael Connely, l'épouvantable euh pardon, l'Epouvantail.
L'écriture, extrêmement fluide permet une lecture en seulement quelques heures. La présence d'anciens personnages récurrents de l'auteur, la belle Rachel Walling (à qui je ne peux m'empêcher d'associer le visage d'Halle Berry) et de Jack McEvoy (bin ouais, vu que c'est censé être une sorte de suite du Poète, LE tube de Connelly) mettent tout de suite à l'aise les fans de l'auteur. Et ça marche pas mal. L'histoire déroule toute seule, on se laisse porter puis quand même on se dit que c'est facile, que c'est carrément cousu de fils blancs, que même on est pris pour des cons, que Connelly a du écrire ça aux chiottes et l'envoyer à son éditeur avec son iPhone tant c'est bâclé et vide. On est loin des premières intrigues ou même d'un récent Lumière morte qui nous surprenait à chaque chapitre. C'est plat et insipide.
En gros, vous pouvez me dire merci. Car bon, il est de bon ton de faire la liste des polars de l'été, à lire sur la plage pendant les vacances. Mais aucun des magazines ne propose, la liste des livres à pas acheter. En fait il suffit de prendre la liste des 25 bouquins les plus vendus : Connelly, Pancol, Musso & Levy. Sauf si bien sûr vous déménagez et que vous avez besoin de quelque chose pour caler un meuble ou protéger des assiettes....

lundi 31 mai 2010

Si jeunes et déjà ponais...

Avec un petit peu de retard, je me permets de vous faire partager à tous ce petit récit que j'avais commencé à rédiger fin Mai, au moment où, vous le savez tous, je rentrais d'extrème-orient.

Chers tous, ce voyage s'achève. Enfin mon voyage. Vous, je n'ai aucune idée de comment vous occupez vos journées; sûrement à traîner sur Facebook ou à conduire des bus... Bref, ce périple asiatique s'achève par 5 jours à Tokyo.
Là vous vous dîtes "ok, Tokyo il nous l'a déjà fait, les aliments au goût de pied, blablabla, Shinjuku by night etc, c'est bon on zappe !" Eh bien vous avez tort. Et tout le monde sait que le tort tue !
Car j'ai voulu profiter de ce temps libre et seul pour me balader dans les alentours de la capitale nippone (ni mauvaise) et le résultat est plutôt encourageant (je ne trouvais pas d'autre adjectif allant bien avec résultat..). Revenons donc ensemble sur un best-of des évènements de ces derniers jours.

Jeudi 27 Mai 2010, 13.45 heure locale. J'atterris à l'aéroport de Narita (ta yoyo) pour la deuxième fois en moins de 3 semaines. Après la lecture de l'excellent Je ne verrai pas Okinawa de cette timide et sexuellement coincée Aurélia Aurita (dont vous l'avez compris je vous recommande la lecture sur le champs), j'ai un peu peur que les gentils japonais ne me laissent pas re-rentrer sur leur territoire supérieurement incroyable et me refoulent sous prétexte que je porte des baskets.
Heureusement la force est avec moi et je fais comprendre au douanier que les baskets, c'est cool.

Le temps de prendre le bus orange (le chauffeur est le sosie de Rémi G., version orientale, i.e. avec des chaussettes et des tongs) et hop! je me retrouve dans ma chambre d'hotel en moins de 2 (heures). Autant vous dire que là bon, je suis crevé. Je rappelle à mes lecteurs dont la mémoire concurrence sévèrement celle de mon poisson rouge Grishka (Igor est mort...) que je m'étais levé le jour même à 5.45 am avec dans l'idée de rejoindre la France (Galles) et que finalement je me suis retrouvé dans un Boeing 777 de Korean Air (en classe Business) à destination de Los Angeles, avec escale à Tokyo, où vous l'avez compris, je suis descendu. Cela dit ça aurait été drôle que je me sois endormi et que je me retrouve à Hollywood. Bon, la prochaine fois.

Donc, je me repose un peu dans l'établissement susnommé à base de sauna, piscine. Tranquillou. Le soir, je sors faire un tour pour manger un morceau dans Kabuki-chô et comme dirait Sheldon Cooper, je fais une petite digestive walk pour rentrer et me couche avec les poules.


Vendredi 28 Mai 2010. 4h35 am. Il fait jour depuis 15 minutes. Il fait beau. Les oiseaux chantent. Enfin j'imagine car avec le double vitrage j'entends rien. Mais surtout on voit le mont Fuji depuis ma chambre, ce qui est plutôt assez rare. Je prends une photo et je me recouche car faut pas hakonner. Ouh putain, là vous avez direct compris ce qui va se passer après et en plus vous constatez que je n'ai en rien perdu l'humour qui me caractérise. Je me lève donc à une heure raisonnable pour envisager une activité avec un pourcentage de glande faible, c'est à dire 9.10 am. Après un petit déjeuner frugal, je pars direction Hakone, petite région dans les montagnes à 1h40 de Tokyo, réputée pour ses onsens, son lac, et sûrement d'autres choses comme la mauvaise odeur de souffre qui fait penser à de l'oeuf pourri.

Après moult trains et bus, je me retrouve au pied du lac Ashi (et non pas couché). Mon ventre gargouille. Le bateau qui traverse le lac part dans 11 minutes, je regarde autour si je trouve pas une petite vieille qui vendrait un truc à becter. C'est toujours des petites vieilles qui ont la bouffe dans ce pays. Bref, j'aperçois un mec de type occidental. Il bouffe un truc qui s'apparente à un sandwich. Cela semble comestible. Je tente une approche
"-Aïe. Coude you tèle mi ouère you faounde youre cent douichiz ?
- A la supérette juste à côté.
- Bleuuuuuuuuuuu blannnnnnnnnnc rouge, c'est moi françois le français"
Le mec trace sa route. Je file à l'intérieur du commerce susnommé et achète au pif deux boulettes à base de riz. Dans la première des bouts d'omelettes, d'oignons et de jambon (en gros un riz cantonais quoi) dans la deuxième une prune confite au sel. Bon, 1/2. Ca aurait pu être pire, j'aurais pu avoir de la tête d'oursin séché au sperme d'huïtre, mais c'est mon jour de chance, continuons donc cette charmante journée. Je monte sur la bateau, c'est un trois mats hyper m'as-tu-vu et kitsch à souhait. Genre Attention, touristes! Mais bon la balade est agréable. Le lac est gavé coolos et je prends des photos pas dégueues.

Sur le pont supérieur du bateau, je retrouve le français de tout à l'heure, accompagné de deux autres jeunes gens, dont l'apparence se veut bien sous tous rapports. L'un d'eux engage la conversation et c'est parti, je m'incruste à mort dans leur groupe. Comme un de ces jeunes gens est Suédois, nous parlons tour à tour anglais et français, polyglottes que nous sommes. Après cette charmante balade en bateau, un téléphérique nous amène sur un versant de la montagne dont sortent des petits gaz assez nauséabonds. Un mélange d'oeuf pourri et de camembert qu'on aurait oublié au milieu de chaussettes sales et humides pendant un an dans un placard à l'abri de la lumière, et qui tout à coup vous serait envoyé dans la figure. Un truc agréable, en somme. La balade se poursuit, je passe les détails, petite bière dans le funiculaire pour reprendre des forces et fin d'après midi dans un petit onsen près de la gare avant de reprendre le train pour Shinjuku.

Dimanche 30 Mai. Après une journée de la veille assez calme (sieste-musée-shopping: une vraie gonzesse) je suis forcé de reconnaître que je suis en pleine forme, prêt à sauver une fois de plus le monde. Je jette un oeil à mon guide de voyage et trouve une idée d'excursion qui me semble être parfaitement adapté au dimanche que nous sommes. Je pars une fois de plus à Shinjuku, en direction de Kawagoe, à une heure de Tokyo au Nord. A la gare je m'achète un peu de boustifaille locale car j'ai l'estomac dans les talons aiguille. C'est à base de riz et c'est assez bourratif. Je mange ça dans le train et je m'en fous partout.
J'ai des petits grain de la céréale susnommée collés à ma barbe et les gens me regardent un peu comme si j'étais un goret. Je suis hyper à l'aise, mais j'arrive à bon port. Et cela même si Kawagoe n'est pas sur la mer.
D'ailleurs, parlons en de Kawagoe. Cette charmante petite ville est surnommée Little Edo. Donc là ce qui va se passer c'est que je vais devoir un peu tout expliquer, ce qui finalement ne vous sera pas inutile pour vos soirées Julien Lepers.
Edo est l'ancien nom de Tokyo avant que celle-ci ne devienne la nouvelle capitale nippone, suite à la révolution japonaise de 1868 qui place le pays dans ce que les gens avec un peu de culture appellent l'ère Meiji. Bref, ça devient chiant. Mais quand même, la fin du XIXe siècle et le début du XXe sont une période ultra prospère pour Edo et également pour Kawagoe qui se développent pas mal et font même du commerce ensemble. Seulement, un tremblement de terre détruit Tokyo en 1923 mais épargne Kawagoe ce qui permet aujourd'hui encore de retrouver des traces de cette époque complètement intactes et donne le surnom à la ville que je m'apprête à visiter.
Un bus fait le tour de cette petite ville en s'arrêtant sur tous les sites intéressants de la ville. Je commence avec le temple aux 500 statues. Et devinez ce qu'on trouve autour de ce temple, remarquablement joli - qui me fait penser au palais du shogun de Kyoto d'ailleurs - des statues ! Et combien ? 500 ? Hé bien non ! 534 ! Ca vous la coupe hein ?!
534 de statues donc, représentants des moines dans diverses positions (rien à voir avec le kama sutra...). La petite histoire dit que le visiteur perdu, arrivant de nuit, posera sa main de manière random sur la statue qui lui ressemble le plus.
Me concernant, je n'ai pas vu une seule statue ayant un peu la classe. Mais bon, l'endroit est joli et plutôt marrant.

Ensuite, je m'oriente vers THE attraction of the city : la fameuse rue entièrement préservée, telle qu'elle était à l'époque où José le samouraï venait boire du saké et bouffer de la patate douce. Hé oui, car la spécialité locale c'est la patate douce. Et je regrette amèrement d'avoir déjà pris mon déjeuner car non seulement je me sens un peu lourdingue mais en plus toutes les petites échoppes proposent de goûter leurs mets et ce, GRATOS! Je décide de m'empriffrer quand même. Confite, grillée, sucré, en sucette, avec de la pâte de haricot, de la pâte de riz, au soja, en beignet, tous les modes de préparation y passent et je n'ai plus faim pour 6 jours.
L'ambiance autour de moi est typiquement dominicale; famille et touristes entourés de marmailles se baladent et bouffent à foison mais cette animation ne me déplait pas et me permet de passer une excellente journée un peu plus calme (je me transforme en véritable petit vieux d'extrême droite) en dehors de la capitale.


Enfin, je ne m'étendrai pas sur la journée du lundi où après avoir fait 2h de train, 35 minutes de bus, j'arrive dans une station de onsens en bord de mer sur la péninsule d'Izu, où on m'explique gentiment que le lundi tout est fermé, y compris les sources chaudes qui m'ont amené jusqu'ici...
Autant vous dire que j'étais ravi, heureusement qu'un couple de vieux m'a offert un peu de saké. Il a juste suffi que je mentionne que je venais de la plus belle ville du monde pour qu'on parle de vin et que les individus âgés me fassent goûter la production locale....

mercredi 12 mai 2010

Marcello Proust a les miquettes

Il est 11.15 am. Je suis en pantalon de pyjama, polaire. Faut dire aussi que les nuits se sont clairement raffraichies, j'ai limite froid aux pieds qui sont néanmoins moites. Bon clairement, il faudrait que je m'active ; ma valise n'est pas prête et je suis persuadé qu'il me manque des trucs en plus. Cela dit bon, je ne décolle de Bordeaux qu'à 20.55 (8.55 pm pour nos amis qui comptent l'heure comme ça, histoire de se la jouer).

On devinera aisément que je fais traîner tout ça car j'ai grave la trouille de prendre l'avion. Même si bon, l'objet volant qui fait hyper peur et dans lequel je vais rester coincé a priori 12h est un Boeing 777 d'Air France, il n'empêche que j'ai méga les chocottes (on apprécie la richesse du champs lexical de la peur) comme d'habitude mais que cette histoire de nuage volcanique a increasé my fear comme diraient mes lecteurs britanniques déjà nombreux. Déjà, deux jours plus tôt j'ai passé le vol à inspecter depuis le hublot les réacteurs pour vérifier qu'aucune cendre ne se mette en fusion et ne les fasse flamber mais là en plus je vole de nuit, ce qui, tout le monde le reconnaitra donne une certaine dimension tragique à cette aventure que je vous raconte avec brio.

Bref, si tout se passe bien je devrais me poser à 18.00 à NRT (Tokyo Narita pour les gens qui ne connaissent pas par coeur les codes aéroports du monde entier) soit 11.00 am si vous habitez Saint Médard en Jalles ou ses environs. Je vous embrasse donc tous bien forts et vous souhaite à tout bientôt.

Marcello

jeudi 6 mai 2010

The Tallest Man On Earth


Taille de Bob Dylan : 1,71m.


Etant passionné par les digressions, et surtout étant incapable de faire une chronique développée convenable, j'en profite pour vous raconter ma vie.
Le week-end dernier, Fred n°1 (bon pour simplifier la vie de tout le monde je vais l'appeler numéro 1 mais que personne ne croit que ce classement est réglé et définitif) m'offre gentiment l'album vinyle de Smashing Pumpkins intitulé Siamese Dream. Cette album, outre le fait d'avoir une pochette somptueuse, regorge de tubes et contient l'essencemême du rock US des années 90 ainsi que ma chanson préférée des citrouilles, j'ai nommé Disarm. (Bon ok, j'adore aussi Today).
Bref, je suis ravi. Seul hic, je ne peux pas écouter la galette du fait que ma nouvelle chaîne hi-fi n'a pas d'entrée RCA. Elle fait le café mais n'a pas d'entrée RCA. On pourrait écrire un bulletin pasionnant là dessus mais je vais m'arrêter là.
Du coup je suis un peu frustré. J'affiche néanmoins (et bouche en plus) l'objet dans mon couloir de 50m² et décide de trouver rapidement une solution à ce problème gravissime.
Mardi dernier, en passant l'aspirateur (je ne vous raconte pas le nombre de poils de rouquins que j'ai pu trouver dans l'appart!) je me rends compte de la présence dans un de mes placards d'une vieille chaîne hi-fi donc le lecteur CD est mort mais dont l'amplificateur et les enceintes fonctionnent parfaitement. Je me dis banco.

Après une installation digne de la scène d'un concert de Johnny, je suis fier d'admettre que ça marche et j'ai envie de fêter ça par l'achat d'un tout nouveau vinyle. Je cours donc à la fnac. Et j'insite d'ailleurs sur le fait que j'y vais vraiment en courant; j'ai fait mon footing sur les quais juste avant.

Je me retrouve donc au rayon musique (forcément, les vinyles ne sont pas au rayon papeterie hein) et me souviens avoir été surpris de l'agrandissement du présentoir réservé à ce fameux support qu'on ne trouvait presque plus il y a quelques années de ça. Je parcours leur stock et tombe sur la pochette magnifique de l'album de The Tallest Man on Earth, The Wild Hunt.

En ayant entendu parler par David Z., Carcassonnais de son état mais pour le moins mélomane, je craque et l'achète pour la modique somme de 21,90 €. Petit avantage, j'ai droit avec l'achat du vinyle de télécharger légalement l'album au format digital de super qualité et le mettre sur mon ipod pour l'écouter quand je cours et j'ai envie de dire, la boucle est bouclée.

Je rentre. Je prends une douche (bin oui, je pue la transpiration!). Et là je mets ma dernière dépense à tourner sur la platine. Les premières notes arrivent. De la guitare sèche, dans la plus grande tradition du songwriting, une voix que certaines mauvaises langues qualifieront de nasillarde et je suis projeté dans les paysages de l'Amérique profonde ou plutôt des fjords de Scandinavie, vu que c'est là d'où vient notre bonhomme. Il est absolument clair que le fantôme (bon ok il est pas mort mais c'est tout comme) de Bob plane tout au long de l'album qui se veut tout à tour mélancolique, passionné et même un peu nerveux sur la fin. Un agréable moment donc qui ne révolutionnera absolument rien mais nous donnera envie d'enfiler nos chemises de bucherons, d'allumer un feu et de décapsuler une Bud' en sauvant quelques castors.

Seul le silence

Un samedi après-midi où nous allons à l'Utopia avec Gwendal H., le breton susnommé trouve à côté des flyers pour les cours de yoga végétariens, un livre. Il le ramasse.
Première réaction de ma part :
-"Repose ça tout de suite, on va chopper la grippe A!
-T'es con ou quoi un livre gratos ?!
-Ouais enfin s'il était bien le mec il l'aurait pas laissé traîner là, laisse-le je te dis c'est piégé.
-A chaque fois que tu trouves un livre, c'est comme quand tu prends l'ascenseur sur un étage : tu sauves trois castors.
-Auquel cas alors prends le..."

Naturellement, Monsieur laisse le livre chez moi et il demeure oublié pendant quelques mois, entre deux volumes de Fraise et chocolat. Cette petite digression vous ayant passionnés, je reviens à la semaine dernière. Il fait chaud, il fait chaud (ce qui ressemble fortement à une chanson de Jean-Pierre Caca) et je décide de partir à la plage avec un livre. Voulant garder mes livres au format poche pour mon proche voyage dans l'avion (ce qui d'ailleurs est vraiment pertinent; déjà si j'arrive à bouger pour attraper mon sac pendant le vol ce sera bien, alors lire... et puis 3 livres, enfin bon, je me suis convaincu de lire le gros).

Je m'installe donc tranquillement au soleil et ouvre ce livre gratuit. ("C'est pas gratuit, c'est prépayé !" Gwendal H.) Et là, je fais preuve d'une énorme mauvaise fois.

Ah j'aime pas comment ça commence ! Tous les deux chapitres, il coupe avec sa situation actuelle, c'est chiant !! Puis les mots sont compliqués, ils font plus de deux lettres ! bla bla bla !

De toute façon, je n'ai rien d'autre à lire que SUD OUEST et le reportage de première page sur les poussins de l'équipe de Curling de Saint-Aubin de Médoc, donc je décide de persévérer, et ce n'est pas parceque ce n'est pas moi qui ai acheté ce livre et l'ai choisi que ce ne sera pas bien. Et pour cause.

Je me retrouve très rapidement plongé et captivé par le récit de ce jeune américain (douze ans au début du roman) qui nous raconte, avec une extrême jugeotte et pas tant de naïveté que ça, sa vie dans la Géorgie rurale des années 50, les incidents glauques et sordides qui ne lui laisseront aucun répit et ne pourront que le pousser à partir pour Brooklyn.
Brooklyn et New-York où le bonheur ne sera qu'éphémère et où finalement seul un combat contre les (ou plutôt LE) démons de sa jeunesse ne pourra être l'issue de cette terreur qui le poursuit.

Vous apprécierez la façon habile de repomper le quatrième de couverture avec des mots différents mais il m'est assez difficile d'en dire plus sans révéler quoi que ce soit qui pourrait gâcher l'intrigue à la fois haletante et riche de ce livre superbement écrit. Vous comprendrez également assez vite, à la lecture de tous les adjectifs pompeux déjà utilisés que j'ai particulièrement adoré ce livre à cheval entre le roman d'initiation et le thriller contemporain et en recommande vivement la lecture aux aficionados des deux genres.


Les blogs c'est pour les cons

Jeudi 6 Mai. 11.42 am.

Levé aux aurores (il y a environ 1h 41) d'une journée radieuse (les nuages recouvreront la moitié ouest nord et sud du pays) je prends un petit déjeuner frugal.
Une baguette de pain, un café, un demi pot de confiture et une brique de jus de fruits plus tard, je sens le froid m'arriver aux cuisses que mon caleçon sale ne recouvre pas.
Je décide d'enfiler un pantalon de pyjama gris Snoopy, collection printemps-été la redoute 1994.
Me voilà donc fin près à passer une journée bien remplie, un peu comme toutes celles de ces derniers jours/semaines/mois (rayer les mentions inutiles).
Cependant, la glande en pyjama, personne ne dira le contraire, c'est cool mais il faut bien entretenir ce plaisir casanier en lui fournissant des distractions autant variées que de qualité et c'est là tout l'objet de ce nouveau blog, qui deviendra très vite votre page d'accueil à la place de l'actuelle Amazon.fr.
J'ai donc décidé de donner mon avis pertinent (je me souviens avoir une fois eu 13/20 en racontant mes vacances à une rédaction en 5e) sur à peu près tout ce qui m'arrive dans les mains.
Sauf peut-être les bouteilles de vin rouge, vu que je suis limité en espace de stockage. Je vous souhaite une très agréable lecture-pyjama.
Avec tout mon amour,

Marcello.